2017

Prix de mémoire

Elena ROMMEL, Étude juridique sur l’usage des stéréotypes dans les médias. Analyse critique d’appréciation développée par des organes d’autorégulation, par les autorités administratives de régulation et par la Cour européenne des droits de l’Homme, Master en Droit, Université catholique de Louvain, 2016-2017.

Les médias sont essentiels dans toute société démocratique et sont indispensables à la promotion des valeurs telles que l’ouverture et le pluralisme qui caractérisent ces sociétés. Toutefois, leur contenu influence également de manière importante notre perception de la réalité et façonne en profondeur les opinions, les attitudes et dans une certaine mesure les valeurs des individus. Par ailleurs, le recours aux stéréotypes est presque inévitable dans le domaine médiatique. S’ils ne sont pas en tant que tels illégitimes, dès lors qu’ils correspondent à un processus de catégorisation spontané provenant de ce que la diversité est complexe et difficile à approcher, les stéréotypes peuvent toutefois constituer un réel danger pour la garantie des droits fondamentaux tels que le droit à l’égalité, le respect de la dignité humaine et l’interdiction de la discrimination. La régulation des contenus médiatiques apparait dès lors fondamentale. Toutefois, notre arsenal législatif belge, la déontologie et les organes de contrôle, ne disposent pas, à l’heure actuelle, de définition satisfaisante de ce que sont les stéréotypes ni des limites à partir desquelles le stéréotype devient illicite.
Le présent travail a donc pour objectif de présenter un état de la situation afin de faire avancer la recherche dans la détermination de cette « ligne rouge » difficile à tracer entre la légalité et l’illégalité ou le caractère éthique et non éthique du recours aux stéréotypes dans les contenus médiatiques. Pour ce faire, ce travail étudie les différents critères d’appréciation développés par l’organe d’autorégulation du secteur belge de la publicité (le Jury d’Éthique Publicitaire) et par l’organe de régulation de la Communauté française de Belgique (le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) lorsqu’ils sont confrontés à des plaintes relatives au caractère stéréotypé d’une publicité ou d’un contenu médiatique. Cette étude est réalisée au départ d’une analyse de cas concrets.
Ce mémoire contribue de manière importante à la connaissance et au développement d’une Wallonie plus éthique et respectueuse des droits et de la dignité humaine, dès lors que la matière n’est pas seulement juridique, ni purement objective, mais se veut aussi éthique et éminemment sociale, appelant la construction d’une éthique des médias et d’une réflexion qui doit s’ancrer dans le monde actuel et l’évolution des mentalités.

Mention spéciale : Maud ROBERT, La ville d’Ath et sa garnison dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, Master en Histoire, Université libre de Bruxelles, Bruxelles, 2016-2017.

Étant originaire de Lessines, l'auteur de ce mémoire a voulu travailler sur un pan de l’Histoire locale de sa région, le Pays d’Ath. Tout comme Mons, chef-lieu du Hainaut et détentrice d’un dépôt des Archives de l’État, Ath est une ville au passé historique d’une richesse parfois insoupçonnée et dont le patrimoine culturel rayonne à travers la Wallonie et la Belgique, notamment de par sa reconnaissance par l’Unesco. Les archivistes de la ville ont, depuis plus d’un siècle, pris grand soin des riches fonds présents au sein de la bibliothèque de la ville : basé sur ces fonds, ce travail s’inscrit dans l’histoire militaire de ces vingt dernières années, devenue multidisciplinaire, et a pour objectif de concilier les faits militaire et urbain au sein d’une même réflexion, d’une même problématique, résumée par le titre « La ville d’Ath et sa garnison dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ».
En effet, il se veut une analyse des implications de la présence presque continue de militaires dans une ville de garnison et ceci, tant en période de paix qu’en temps de troubles, avec la Guerre de Succession d’Autriche d’une part, et les bouleversements de la Révolution brabançonne d’autre part. Si l’impact financier de la présence d’une garnison est évidement développé – entretien constant des bâtiments, par exemple – c’est bien la partie réservée à la vie quotidienne qui est la plus novatrice, car peu exploitée dans d’autres publications.
L'auteur y étudie, en effet, le développement et l’évolution des relations entre civils et militaires au cours de ces quelques cinquante années et notamment comment les militaires s’inscrivent de plus en plus dans un rôle de maintien de la « sûreté » de la ville, cette dernière réclamant à grands cris des soldats lorsque ceux-ci viennent à changer de garnison. Ce phénomène se constate, à l’époque, tant à Ath et dans les Pays-Bas autrichiens en général qu’en France. Quant aux contacts entre populations civiles et militaires, en partie retranscrits dans les archives, ils évoluent de manière relativement pacifiques – les problèmes se résumant régulièrement à des histoires de boisson – à franchement hostiles à la fin de l’Ancien Régime, avec des conséquences parfois dramatiques.

2016

Prix de thèse

Pauline LAMBRECHT, Une ingénierie pour l’étude de la proportionnalité et de la non-proportionnalité au début de l’enseignement secondaire, Département de mathématique, Université de Namur, Namur 2016.

Ce travail de thèse est né de l’intérêt pour diverses problématiques au sein de l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’une d’entre elles est la transition primaire-secondaire, une autre est l’apparent paradoxe qui existe entre la difficulté d’apprentissage de la proportionnalité et son utilisation abusive dans des contextes inappropriés. Or c’est une matière des mathématiques réellement utile à tout citoyen responsable dans notre société.
La thèse propose d’analyser l’insertion d’une séquence didactique sur la proportionnalité dans les classes du début du secondaire. Celle-ci a pour enjeu d’amener l’apprenant à établir le lien entre phénomène linéaire, tableau de proportionnalité et graphique en ligne droite d’une part et phénomènes non linéaires, tableaux de données non proportionnelles et graphiques de fonctions non linéaires d’autre part. Pour cela, il est proposé aux élèves d’étudier, à partir de manipulations, la variation du volume d’un cylindre en fonction de sa hauteur dans un premier temps et en fonction de son diamètre dans un second temps. Cela permet d’observer et de construire avec les élèves les caractéristiques d’un phénomène proportionnel par comparaison avec un phénomène qui ne l’est pas.
Plusieurs axes ont guidé le travail : l’apport de l’expérimental pour les apprentissages, la recherche du sens ainsi que l’aspect résolution de problèmes. Les questions de recherche portent sur la confrontation entre perceptions initiales des élèves et résultats expérimentaux, sur l’aptitude des élèves à renoncer à un modèle lorsqu’il ne convient pas, et sur la confrontation entre diverses situations.
Suite aux résultats obtenus, l’espoir est de favoriser l’insertion d’expérimentations de ce type dans les cours des enseignants et, de ce fait, d’habituer les élèves à se remettre en question.

Prix de mémoire (2 lauréats)

Sébastien FRANÇOISSE, Estimation des aires de fauldes sur l’ensemble du territoire wallon par télédétection aérienne (Lidar et orthophotographie), Bioingénieur, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2014-2015.

Du XVIe siècle au XIXe siècle, le charbon de bois a été le combustible dominant dans l’histoire de la sidérurgie wallonne. Il était utilisé pour la fusion du minerai de fer, l’affinage de la fonte mais aussi pour les verreries, les fours à chaux et les briqueteries. Pour alimenter ces industries en charbon de bois, des « charbonniers » utilisaient la technique de la meule forestière. Cette pratique est responsable de l’introduction locale de charbon de bois dans les sols sous forêt à l’époque préindustrielle.
Actuellement, les traces des anciens sites de carbonisation sont encore bien présentes en Wallonie. Les sites correspondant à l’emplacement des anciennes meules forestières sont appelées «aires de faulde». Dans les champs, les aires de faulde forment des tâches noires visibles sur sol nu grâce aux images aériennes. En forêt, elles sont caractérisées par un micro-relief d’une dizaine de mètres de diamètre. Il n’existait jusqu’à présent pas d’outil pour visualiser les aires de faulde sous les forêts wallonnes.
Depuis février 2015, le Service Public de Wallonie a fait l’acquisition de données topographiques de haute résolution sur l’ensemble du territoire wallon. A travers ce mémoire, il a été possible d’utiliser ces données pour créer un modèle capable de détecter le micro-relief sous couvert forestier. Le secret si bien gardé des forêts concernant ces traces du passé est désormais dévoilé. Les aires de faulde sont maintenant visibles sur l’ensemble du territoire wallon.
390.000 aires de faulde sont estimées à l’échelle du territoire. 900.000 tonnes de carbone charbonnier sont séquestrées dans les sols, ce qui représente pratiquement un pourcent du stock de carbone organique des sols de Wallonie. Ces résultats soutiennent fermement l'idée que la majeure partie des ressources en bois ont été allouées à la production de charbon de bois à la fin du XVIIIe siècle. Non seulement ce travail a révélé les reliques de l’histoire préindustrielle de la Wallonie mais il a également permis d’estimer la quantité de carbone organique stocké à long terme dans les sols wallon.

Élodie SAUR, Conception d’un observatoire du paysage dans la commune d’Attert par l’intermédiaire d’une journée de terrain. Conception d’un outil pédagogique prenant la forme d’une journée de terrain destiné aux classes d’étude du milieu à partir de la première année de l’Enseignement secondaire catholique, École normale catholique du Brabant wallon, Louvain-la-Neuve, 2015-2016.

Nous vivons aujourd’hui dans un milieu qu’on ne connait pas, qu’on ne connait plus. Pourtant ce milieu est en constante évolution et est souvent la source de frictions et d’incompréhensions entre les acteurs qui y résident. On sait aujourd’hui combien la préservation de l’environnement et du patrimoine est importante. Nos campagnes ne sont plus ce qu’elles étaient. La population qui y réside n’est plus la même qu’autrefois et elle ne cesse d’augmenter. Les communes rurales accueillent en effet de plus en plus d’habitants dont une bonne partie ignore les caractéristiques profondes de son nouveau lieu de vie.
Dès lors, il s’avère impératif d’aller chercher dans le passé pour comprendre le présent, afin de pouvoir envisager au mieux l’avenir. Nous vivons dans un village sans connaître son histoire, sans nécessairement se rendre compte que celui-ci a évolué et ne cesse de changer. Prendre conscience de l’intérêt paysager et patrimonial de son lieu de vie, c’est s’attacher à celui-ci tout en devenant un acteur responsable. Et c'est notamment grâce à l'école, et particulièrement à travers le cours d'Étude du milieu, que les jeunes peuvent être amenés à mieux comprendre leurs lieux de vie et à devenir les acteurs responsables de demain.
Ce travail de fin d’études rencontre ces différentes attentes. Il comporte notamment une journée de terrain dans la commune d’Attert (Province du Luxembourg). Celle-ci s’adresse en premier lieu aux écoles, mais également à Monsieur et Madame tout le monde. Au cours de cette journée, les participants observent le milieu et, à l’aide de carnets de terrain comportant de multiples activités, prennent conscience de l’évolution de nos campagnes, ainsi que de l’importance de l’aménagement du territoire.
Afin de donner tous les éléments nécessaires à l’enseignant qui souhaite utiliser cette journée dans ses classes, ce travail comporte également une séquence de cours préparant la journée de terrain et respectant l’ensemble des prescrits légaux. Cette journée de terrain permet aux élèves de remobiliser les savoirs, savoir-faire et compétences vus en cours. Enfin, afin que l’enseignant puisse mobiliser les éléments nécessaires au bon déroulement de cette séquence et de la journée de terrain, un important contenu scientifique (sous forme de fiches thématiques) est également proposé.
Ce travail a pour objectif de toucher un maximum de personnes, y compris les habitants et touristes se rendant dans la commune. Pour permettre cela, trois documents portant sur les bâtiments étudiés lors de la journée de terrain sont également disponibles. L’ensemble de ce travail représente donc un outil citoyen pour tout un chacun qui, désireux de comprendre le milieu dans lequel il vit, veut également le protéger.

2015

Prix de mémoire

Alice DUMONT, Évaluation du dispositif wallon des Maisons de l’Emploi, Université catholique de Louvain, École d’économie de Louvain, Louvain-La-Neuve, 2014-2015

Les Maisons de l’Emploi, qui centralisent les activités d’acteurs agissant en matière d’aide à l’emploi au sein d’une ou de plusieurs communes, ont fait l’objet de ce mémoire. Celui-ci propose une évaluation de la performance des Maisons de l’emploi à réduire le niveau de chômage en Wallonie, au niveau communal.
Sur la période 2000-2006, les résultats révèleraient une incapacité du dispositif à réduire en moyenne le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés : une commune qui abrite une Maison de l’emploi verrait le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés sur son territoire augmenter légèrement. Le dispositif des Maisons de l’Emploi, dont les services sont dorénavant ouverts à tous, et non pas uniquement aux résidents de la commune concernée, se serait retrouvé congestionné.
Néanmoins, durant cette période, les Maisons de l’Emploi ont montré un réel succès en termes de fréquentation si bien qu’à partir de 2007, leurs services se combinent davantage avec ceux du FOREM. Le dispositif des Maisons de l’Emploi s’est peut-être montré plus opérant et important dans cette seconde phase, notamment pour soutenir les plans d’actions du FOREM.
Ce travail propose une première approche pour estimer, sur base d’une analyse statistique, l’effet de cette politique en matière d’emploi. Reste à estimer l’impact de celle-ci en considérant toute la période sur laquelle les Maisons de l’Emploi sont actives.

2014

Prix de mémoire

Pierre-François WILMOTTE, L’organisation spatiale des pôles de compétitivité en Wallonie. Vers une nouvelle géographie économique du territoire wallon ?, Université de Liège, Faculté des sciences, Liège, 2013-2014.

Les pôles de compétitivité sont considérés comme la nouvelle politique industrielle de la Wallonie centrée sur l’innovation. Ils sont censés participer au redéploiement économique. S’il existe toutefois de nombreuses évaluations économiques de l’efficacité économique de ces outils, il n’existe guère d’analyses géographiques, alors qu’une large littérature souligne l’importance de la distance et du territoire dans le développement de l’innovation.
En questionnant l’importance de la distance entre les acteurs des pôles de compétitivité (entreprises, centre de recherche, institutions publiques ou privées), il a été possible de proposer une nouvelle géographie économique du territoire wallon et de mettre en évidence les territoires compétitifs de Wallonie. En outre, les différentes analyses effectuées ont permis de mettre en lumières certains enseignements quant au « mal wallon », le saupoudrage sous-régional : les acteurs de l’innovation régionale ont développé des collaborations à travers toute la Wallonie…

2013

Prix de thèse

Damien VANNESTE, Étude sociologique du travail de mise en œuvre de politiques urbaines dans trois petites villes wallonnes [Belgique], Université catholique de Louvain, Sciences politiques et sociales, Louvain-la-Neuve, 2011.

La thèse repose sur trois études de cas de mise en œuvre de politiques urbaines (régionales, fédérales et européennes) dans des petites villes wallonnes. S’il elle fait peu référence à l’histoire de la Wallonie et plus précisément, à l’histoire de ces villes étudiées, c’est pour mieux cerner l’objet précis du travail : en quoi le contexte wallon actuel permet une réflexion générale sur la ville, la démocratie et l’action publique.
L’originalité du travail peut se résumer en trois points. D’abord, il pose le problème de la démocratie locale en sortant de la classique conception intégratrice de la ville. Le caractère polycentrique de la vie urbaine wallonne (un réseau de petites villes et de villes moyennes) permet un tel point de vue, qui prend directement en compte la pluralité des appartenances socio-spatiales. Ensuite, il interroge le localisme à partir de la dynamique sociopolitique des jeux d’échelles institutionnels. Le cas des villes wallonnes qui, outre le niveau communal, articulent le provincial, le régional, le communautaire, le fédéral, l’européen, représente une situation paradigmatique pour interroger ces contours de l’action publique devenus incontournables (même si parfois moins patents) dans de nombreux pays européens. Enfin, ce travail aborde la démocratie comme un travail collectif et politique ancré dans des dispositifs organisationnels, supports à ce travail en même temps qu’éléments de cadrage produisant des effets inattendus. Les jeux d’échelle précédemment évoqués véhiculent de tels dispositifs (des plans, des programmes, etc.) qui, souvent, comportent une dimension participative. Ces multiples dispositifs pensés à d’autres niveaux institutionnels mais interprétés et mis en œuvre dans les villes wallonnes représentent des lieux privilégiés pour observer les reconfigurations des manières de « faire démocratie » et de penser le « vivre ensemble » aujourd’hui.

Prix de mémoire

Mathieu VANWELDE, Le chômage partiel : enjeux et évidence, Université catholique de Louvain, Louvain School of Economics, 2012-2013.

La crise économique de l’automne 2008 a eu de graves conséquences sociales dans les pays de l’OCDE, caractérisées par de nombreuses pertes d’emplois. La réaction du marché du travail à la crise n’a cependant pas été identiques dans tous les pays. Dans certains d’entre eux, l’impact sur l’emploi a en effet été étonnamment peu élevé au regard de la récession. Le rôle potentiellement important du chômage partiel pour atténuer l’impact social de la crise a rapidement été pointé par certains observateurs. Le chômage partiel peut être défini comme un mécanisme de partage temporaire du temps de travail entre les travailleurs d’une entreprise, en période de difficultés économiques. Les réductions horaires ainsi engendrées sont compensées par des allocations de chômage. Le but du chômage partiel est donc d’éviter qu’une mauvaise passe conjoncturelle détruise des emplois viables à long terme. Le mémoire vise dés lors à cerner les principaux enjeux du chômage partiel, ainsi qu’à y apporter de l’évidence empirique. S’il ne traite pas directement d’un thème propre à la Wallonie et si la compétence de l’emploi était, à l’époque du travail, une compétence fédérale, il dégage néanmoins des pistes de réformes visant à rendre l’instrument « chômage » partiel plus efficace et qui pourraient aider la Wallonie à rendre son marché de l’emploi plus résistant face aux aléas de la conjoncture économique.

2012

Prix de mémoire

Lucas GOSSIAUX , Valorisation de la biomasse ligneuse issue de sites pollués en éléments-traces métalliques, Université de Liège, Sciences et technologies de l’environnement, 2011-2012.

L’essor industriel amorcé au début du XIXe siècle contribua au développement économique de la Wallonie, mais il a laissé des traces indélébiles dans notre paysage. Les éléments-traces métalliques (ETM) extraits des gisements, ont été dispersés dans l’environnement, à des concentrations menaçant localement les écosystèmes en place et la chaîne alimentaire. Les sites pollués constituent aujourd’hui un héritage difficilement gérable de notre industrialisation. À l’échelle de la Wallonie, une partie de ces sites a déjà été réhabilitée, mais une superficie considérable ne sera pas assainie ni à court ni à moyen terme, pour des raisons économiques et techniques.

Ce travail s’intéresse au potentiel de valorisation de la biomasse ligneuse sur les sites pollués en ETM.  Les arbres, en poussant, prélèvent des ETM dans le sol. Nous avons donc procédé à une campagne d’échantillonnage de morceaux de bois pour nous assurer que les concentrations en polluant dans le bois cadrent avec une valorisation énergétique ou « matière ». Nous avons ensuite envisagé des filières pour cette ressource : l’industrie du panneau de bois, l’industrie cimentière, l’industrie papetière, les chaudières à déchets de bois, les chaudières à combustibles humide. Pour ce faire, nous avons interrogé divers acteurs économiques wallons (CBR, Recybois, Cobelpa, Spanolux).

Ce travail constitue ainsi la première étude de faisabilité technique relative à la valorisation énergétique et « matière » du bois qui pousse sur site pollué en ETM à travers diverses filières. Les résultats sont encourageants et, bien que des études complémentaires soient nécessaires, prouvent qu’une valorisation est techniquement envisageable.

2010

Prix de thèse

Émilie CORSWAREM, De la ville à l’église. Musique et musiciens à Liège sous Ernest et Ferdinand de Bavière (1581-1650), Université de Liège, Faculté de philosophie et lettres, 2008-2009.

Cette réflexion historico-sociale sur la vie musicale liégeoise est élaborée en cinq grands volets. Son schéma structurel s’apparente à un jeu de zoom, alternativement ouvert sur la ville, resserré sur certaines de ses institutions musicales puis largement agrandi sur les mouvements des musiciens extra muros. L’analyse se focalise d’abord sur les « ruptures sonores » créant l’événement dans le quotidien bruité de la ville et soulignant le rôle actif de la musique et du son, instrumentalisés par les différents agents du pouvoir. L’examen porte ensuite sur les églises liégeoises, en particulier sur le fonctionnement institutionnel de la maîtrise de la cathédrale Saint-Lambert et sur l’agencement liturgico-musical qui y prévaut. Dans les deux dernières parties de la thèse, le regard se déploie sur le mouvement des musiciens dans l’Empire et dans la ville de Rome. En suivant Ernest et Ferdinand de Bavière dans leurs déplacements entre les différents évêchés dont ils ont la charge, il est possible de saisir quelques traces de leur usage privé de la musique. Le dernier volet du travail a, quant à lui, permis de mesurer l’actualité du voyage formatif à Rome, d’en étudier les modalités et d’examiner l’éventuel soutien des institutions liégeoises à un tel perfectionnement musical. Un dictionnaire biographique des musiciens actifs à la cathédrale Saint-Lambert de Liège entre 1580 et 1650 et/ou au service d’Ernest et de Ferdinand, doublé d’un catalogue des œuvres des compositeurs actifs à Liège et à la cour des princes-évêques constitue une annexe importante au travail.

Prix de mémoire

Geoffroy MERTENS, La place de la musique traditionnelle wallonne dans la société contemporaine : étude de sa diffusion radiophonique, Université de Liège, Faculté de philosophie et lettres, 2009-2010.

L’objet de ce travail est la musique populaire traditionnelle wallonne aujourd’hui, en termes d’identité culturelle. La Wallonie paraît très morcelée sur le plan de l’identité collective de tous ses habitants. Comment cette dernière se manifeste-t-elle au quotidien ? Quel est le rôle joué par la mondialisation, les mouvements de population, la place du dialecte wallon dans la société et d’autres influences culturelles extérieures ? L’hypothèse de départ repose sur l’idée que le répertoire traditionnel wallon, du point de vue de sa diffusion radiophonique, et l’identité culturelle wallonne sont sensiblement liés l’un à l’autre. La musique populaire wallonne, dans les médias, semble se trouver dans la même situation que le sentiment culturel identitaire au sein de la société contemporaine wallonne. Au cours de mes recherches, il est apparu qu’une musique populaire traditionnelle métissée, semblait prendre la place, dans les médias, de la musique populaire traditionnelle wallonne. L’émission de Didier Mélon, l’une des seules à s’être spécialisée dans le domaine de la musique populaire traditionnelle wallonne, est tout à fait représentative de ce phénomène. La part belle est faite à la « musique du monde », mais de ce fait il ne reste que très peu de place pour la musique populaire traditionnelle wallonne. En Wallonie, la musique populaire traditionnelle semble souffrir de cette situation, alors qu’en Bretagne cela ne semble pas être le cas… La musique traditionnelle bretonne, forte du soutien du sentiment culturel identitaire breton, paraît ne pas être déstabilisée par cette concurrence. La mondialisation paraît avoir frappé plus fort en Wallonie qu’en Bretagne. La culture traditionnelle bretonne semble avoir mieux résisté à ces influences que la culture traditionnelle wallonne. Là ou la musique traditionnelle wallonne s’est fermée, en grande partie, à un métissage au contact d’influences extérieures, la musique traditionnelle bretonne s’est-elle tout à fait ouverte à l’extérieur. Cette différence paraît trouver son explication dans la prépondérance du sentiment culturel identitaire breton par rapport au sentiment culturel identitaire wallon.

Le jury tient cependant à décerner à Justine BAUDOT une mention spéciale pour l’intérêt sociétal de son travail : Le stress des agriculteurs dans lʼagriculture conventionnelle wallonne. État des lieux de la situation dans les exploitations agricoles de type familial, Université libre de Bruxelles, Faculté de philosophie et lettres, 2009-2010.

2009

Prix de mémoire

François RANDOUR , Parlementarisme régional et construction européenne : Comment le Parlement Wallon et le Parlement de la Communauté française de Belgique s’adaptent-ils à la construction européenne ?, Université Libre de Bruxelles, Institut d’études européennes, Bruxelles, 2008-2009.

Souvent présenté comme les « perdants » de l’intégration européenne, les parlements nationaux (et régionaux) sont récemment revenus sous la lumière des projecteurs. Le parlementarisme est ainsi présenté comme traitement de « premier secours » au déficit démocratique tant décrié ces dernières années. Plus particulièrement, le Traité de Lisbonne, et son protocole sur la subsidiarité et la proportionnalité, offre aux parlements un rôle nouveau : celui de « gardien » du contrôle de subsidiarité. Cette recherche, réalisée quelques mois avant l’entrée en vigueur dudit traité, avait pour objectif d’analyser la manière dont le Parlement Wallon et la Parlement de la Communauté française de Belgique s’adaptent à la construction européenne.  Peut-on observer le développement de structures administratives et politiques spécialisées sur les questions européennes ? Qu’elle est la perception des parlementaires régionaux et communautaires vis-à-vis de leurs nouvelles compétences ? La situation de la Belgique est en effet particulière puisqu’elle possède des régions dites « législatives » également responsables de la transposition des législations européennes dans leurs domaines de compétences. Par ailleurs, la déclaration unilatérale n°51 du Royaume de Belgique annexé au Traité de Lisbonne reconnaît aux chambres régionales/communautaires un statut égal aux chambres nationales. A l’aune du débat portant sur le déficit démocratique, la question de l’adaptation des parlements régionaux à la construction européenne s’avère donc être un enjeu à prendre en considération pour les années à venir.

2008

Prix de mémoire

Marie DESCAMPS , Approche d’un gisement d’économie d’énergie par la rénovation du secteur résidentiel wallon, Université de Liège, Liège, 2007-2008.

L’habitat belge à proprement parler se caractérise essentiellement par la multiplication des maisons dites « 4 façades » ou de l’habitat « pavillonnaire ». Ce type d’habitat est particulièrement énergivore, tant par sa forme, sa dispersion que par sa localisation. Le niveau d’isolation thermique globale K imposé actuellement en Région wallonne (K 55) est extrêmement peu sévère,,,, mais pourtant faiblement respecté. On estime que moins de 20 % des nouvelles constructions respectent cette norme d’isolation K55. De plus, cet indicateur est incomplet par rapport au bilan énergétique global du bâtiment, puisqu’il ne concerne que l’isolation thermique globale, sans tenir compte des pertes de ventilation, des apports solaires, de l’énergie primaire etc. Le potentiel de rénovation des logements existants est donc clairement à mettre en évidence. Ce travail est dès lors ciblé sur la rénovation des logements et la détermination d’un potentiel global de rénovation. Quelles sont les actions les mieux ciblées et les plus efficaces à mener à bien, tant du point de vue des pouvoirs publics ou que du particulier ? Selon la situation géographique et la typologie architecturale, quels sont les meilleurs choix à poser pour optimiser l’efficacité des mesures mises en œuvre et garantir leur fiabilité économique ?

Le mémoire suivant a également reçu une mention spéciale du jury pour un travail de grande qualité scientifique et formelle ouvrant des perspectives de recherche pertinentes sur la connaissance et le développement de la Wallonie :
Chiarella MATTERN, L’Église évangélique de Pentecôte Beulah à Seneffe : croyance, famille et combat spirituel, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2007-2008.

La Wallonie, comme toute autre région du monde, s’inscrit dans un décor globalisé dont la lecture ne peut se faire sans l’observation de la pluralité qui le compose. Elle est caractérisée par une importante multi-culturalité car elle est un des points d’aboutissement de trajectoires migratoires souvent fastidieuses trouvant leur source aux quatre coins du monde. Les enjeux et conséquences de ce processus sont nombreux pour la région. En effet, tout au long des différents parcours migratoires, ces personnes emmènent avec elles culture et religion, langue et habitudes de vie. Ainsi, l’on observe dans la plupart des villes wallonnes l’apparition de réseaux et dynamiques regroupant les immigrés issus d’un même pays, tentant de combiner identité d’origine et nouvelle identité. C’est dans ce contexte d’instabilité et d’insécurité que se développent, depuis 1990, une multitude d’Églises « pentecôtistes » dans toutes les grandes villes wallonnes. Ces Églises présentent autant de lieux où le fidèle nouvellement arrivé peut retrouver la cohérence et l’apaisement de ses nombreuses blessures. Religion syncrétique, celle-ci intègre dans sa doctrine des éléments propres aux formes occidentales de modernité, ce qui tend à l’ancrer profondément dans nos régions. À travers l’étude d’une Église pentecôtiste située dans le Hainaut, ce mémoire anthropologique tente d’éclairer une facette de la Wallonie jusqu’ici peu documentée et pourtant fortement développée dans la région.

2007

Prix de thèse

Pierre THILLY, André Renard. Biographie, Université catholique de Louvain, Département d'histoire, 2004 (Le Cri, Bruxelles, 2005).

Basé sur des sources souvent inédites, belges et étrangères, et sur des témoignages exclusifs, ce livre est la première biographie consacrée à André Renard, l’une des figures marquantes de l’histoire de la Belgique contemporaine. Leader syndical belge, européen et international, Renard s’est bâti une réputation d’homme d’action qui a largement dépassé les frontières de la Belgique au travers de son combat pour la participation du monde du travail à la construction européenne. Régent de la Banque Nationale de Belgique, secrétaire général adjoint de la FGTB, président du comité consultatif de la CECA, André Renard participe à tous les débats et événements de l’après-guerre – comme l’affaire royale et la guerre scolaire –, notamment en défendant le grand dessein des réformes de structure de la société belge. Convaincu du caractère vital du combat wallon, André Renard fonde à la fin de sa vie le Mouvement Populaire Wallon (MPW), jalon important dans la réalisation du fédéralisme « à la Belge » . Issu d’une famille ouvrière, André Renard a incarné mieux que quiconque l’âme ouvrière au point d’être élevé au rang de mythe par plusieurs générations de militants de la cause wallonne. Au point d’oublier l’homme dans son temps, avec ses réussites et ses échecs, qui sont au cœur de cette biographie.

Prix de mémoire (2 lauréats)

Xavier FOLLEBOUCKT, La Presse de l’activisme wallon. Presse censurée et activisme wallon en Belgique occupée (1914-1918). Représentations et revendications, Université catholique de Louvain, Département d‘Histoire, 2006-2007.

Le travail a pour objet l’activisme wallon durant la Grande Guerre, à travers l’étude de la presse censurée. En 1914-1918, le territoire belge est occupé dans sa presque totalité par les Allemands, qui imposent une censure à la presse et exercent sur elle une influence directe.
L’étude s’attache, dans un premier temps, au phénomène particulier de la presse belge censurée, afin d’en comprendre les mécanismes, les principes et les enjeux. Dans un second temps, l’analyse focalise l’attention plus spécifiquement sur la presse de l’activisme wallon. L’activisme wallon, mouvement de revendication minoritaire au sein du Mouvement wallon, agira à cette époque pour faire connaître ses objectifs et réaliser son projet pour la Wallonie, avec le soutien de l’occupant. Dans cette optique, les activistes publieront plusieurs journaux destinés à diffuser leur message et à appuyer leur action. L’Avenir Wallon, Le Peuple Wallon et L’Écho de Sambre et Meuse sont ainsi les représentants journalistiques du mouvement activiste wallon. Un autre journal militant wallon mais non-activiste, L’Opinion Wallonne, est également étudié afin de situer le phénomène de l’activisme wallon au sein du Mouvement Wallon dans son ensemble, d’en comprendre les inspirations, les revendications et les réalisations .

Guillaume DE MARNEFFE, Les performances économiques des anciens bassins d’industrialisation en Europe, Université catholique de Louvain, Sciences économiques, 2006-2007.

La recherche a pour objet de comparer des performances de la Wallonie avec celles d’autres anciens bassins industriels européens. Elle permet de réaliser un diagnostic comparatif du processus de reconversion de l’économie wallonne. Les moins bonnes performances économiques de la Wallonie par rapport aux autres anciens bassins industriels européens sont réelles. Des pistes de reconversion basée sur les expériences d’autres anciens bassins sont proposées : une utilisation plus active des fonds structurels européens en faveur de la création d’entreprises et de la formation.

2006

Prix de mémoire

Guillaume GODIN, Étude de la structure génétique d’une population de Formica polyctena Förster (Hymenoptera : Formicidae), Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2004-2005.

La forêt wallonne conserve une espèce de fourmis qui retient l’attention de nombreux biologistes depuis quelques décennies : la fourmi rousse Formica polyctena Forster. Leur travaux ont montré que les fourmis rousses jouaient un rôle majeur dans l'équilibre des forêts de l'hémisphère nord. Elles éliminent notamment de nombreux arthropodes nuisibles et préviennent les explosions démographiques de ceux-ci. Ce dernier rôle rend ces fourmis particulièrement intéressantes pour les activités de sylviculture. En effet, des quantités impressionnantes de mètres cubes de bois sont perdus chaque année à cause des insectes xylophages, entraînant une perte nette pour l'exploitation sylvicole wallonne. Les fourmis rousses donc des animaux, non seulement à protéger, mais dont le développement des populations doit être favorisé.
Le travail n’est qu'une première pierre posée vers une meilleure compréhension de la biologie de cette espèce. Un doctorat devrait permettre de mettre en évidence l'impact de la fragmentation de l'habitat forestier wallon sur la survie des populations de fourmis rousses. Nos forêts de Wallonie ont tout à gagner si une action humaine est menée pour réparer le tort commis envers leurs petites nettoyeuses ! 

2005

Prix de mémoire

Hélène SOYEURT, Variabilité intra- et inter-races du profil des acides gras de la matière grasse du lait, Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux, Gembloux, 2004-2005.

Par une analyse statistique affinée, le travail étudie l’importance de la matière grasse du lait et ses composantes en acides gras saturés — en général mauvais pour l’alimentation humaine — et en acides gras insaturés dont les Omégas 3 — favorables —. Son étude montre les variations des chiffres selon les races et les variantes intra-races, ouvrant sur une sélection par l’héritabilité et la génétique. La race la plus favorable par son profil en acides gras se révèle être la Bleu Blanc Mixte de chez nous. Le travail est ainsi tout à fait original en ne limitant pas la sélection des bêtes à la matière grasse totale, mais en développant une étude de la composition de cette matière grasse permettant d’envisager une sélection animale axée sur la qualité nutritionnelle de cette matière. Il n’est donc pas question ici d’agir sur l’alimentation, par exemple en utilisant des graines de lin améliorant les Omégas 3, mais bien de valoriser la race la plus adéquate.
En ce sens, ce travail rencontre doublement l’objectif du prix de la Fondation : « contribuer au développement ou la connaissance de la Wallonie ». Terre d’élevage dans la plupart de ses régions, la Wallonie connaît certaines difficultés face à la concurrence européenne, voire mondiale. Le mémoire primé permet de donner aux éleveurs des pistes de développement régional et international pour le lait, produit essentiel de leur labeur. Par ailleurs, l’étude permet de valoriser une race bovine qui fait partie du patrimoine agricole de la Wallonie, ilustre son savoir-faire ancestral dans cette matière et contribue à valoriser positivement son image de marque au plan international.

2004

Prix de thèse

Anne-Christine DA SILVA, 
Sédimentologie de la plate-forme carbonatée frasnienne belge, Université de Liège, 2004.

La Wallonie est une région qui depuis le XVIIIe siècle est étudiée par des géologues chevronnés qui ont permis un développement de cette discipline de manière exceptionnelle. Ainsi, la Wallonie a été une des premières régions du monde à se doter de cartes géologiques précises sur l’ensemble de son territoire. Cet intérêt précoce a conduit à la reconnaissance de nos roches à un niveau mondial. Ainsi, le terme Frasnien est utilisé par les géologues de tous les pays pour désigner les roches âgées de 376 à 382 millions d’années. Les termes Famennien, Tournaisien, Viséen, Dinantien et Namurien sont également internationalement reconnus et utilisés.
Au cours du Frasnien, la Wallonie, grâce au jeu de la tectonique des plaques, se trouvait à une trentaine de degrés de latitude sud. Le climat de l’époque est particulièrement chaud et le niveau des océans est élevé. La Wallonie apparaît recouverte d’un océan de nature tropicale au sein duquel se développent des récifs en abondance.
La thèse de doctorat présentée ici concerne l’étude de 14 affleurements répartis sur toute la Wallonie. Il s’agit de comprendre et de reconstituer les conditions environnementales qui régnaient à l’époque et l’évolution de ces récifs au cours du temps. La première partie de ce travail reprend une description précise de la nature des différentes roches observées et des fossiles (chapitre 4) et des différents paramètres chimiques (chapitre 5). Ces différents résultats descriptifs sont intégrés pour proposer une interprétation des environnements et de leur évolution au cours du temps en identifiant les variations du niveau marin (hausse et baisse du niveau de la mèr) qui ont pu se produire (chapitre 6). Enfin, la combinaison des chapitres précédents conduit a proposer une image de la plate-forme carbonatée wallonne et des changements qu’elle a pu subir au cours du temps (chapitre 7). Dans ce travail, nous testons également une technique qui est la susceptibilité magnétique (chapitre 8). Nous avons pu démontrer la validité de la technique pour effectuer des corrélations entre les différentes roches (ce qui est prépondérant à la compréhension des roches sédimentaires). Les données qui ont été récoltées et les différentes interprétations de ce travail permettent de mieux comprendre le fonctionnement de la technique et de pouvoir ainsi l’appliquer à d’autres roches. Un volume annexe propose un inventaire précis de chaque affleurement étudié, des roches qui y sont observées et des fossiles qu’elles contiennent, ainsi que de nombreux schémas explicatifs.
Cette thèse permet de mieux comprendre le passé géologique de la région Wallonne et plus particulièrement la période de 382 à 376 millions d’années et ses abondants récifs tropicaux. Les nombreuses descriptions et interprétations pourront être utilisées par d’autres géologues pour aider au développement de la Wallonie. Par exemple, la région wallonne a mis en place le renouvellement des anciennes cartes géologiques et ces données seront précieuses pour les cartographes. La Wallonie est également une région qui comprend de très abondantes exploitations calcaires (pour la chaux, les granulats) qui représentent un énorme impact économique. La compréhension des roches est indispensable pour que l’exploitation soit la plus rentable possible. De plus, d’un point de vue international, il est important de publier sur les affleurements frasniens remarquables de Wallonie pour maintenir l’intérêt qui leur a déjà été porté.

Prix de mémoire

Andreia LEMAITRE, Les entreprises sociales d’insertion par le travail en Région wallonne face à l’institutionnalisation. Quels effets sur leurs objectifs et leurs ressources, Université catholique de Louvain, Développement, Environnement et Sociétés, Louvain-la-Neuve, 2004.

Ce mémoire est le fruit de l’engagement d’Andreia Lemaître dans un travail de terrain qu’elle a effectué sur le territoire wallon à partir de sa participation au Centre de Recherche Interdisciplinaire pour la Solidarité et l’Innovation Sociale (CERISIS-UCL) à Charleroi (http://www.cerisis.opes.ucl.ac.be) en tant qu’économiste.
La motivation de ce travail est d’enrichir la connaissance des multiples initiatives d’économie sociale actives en Région wallonne, qui, bien que peu connues, ont participé au développement des politiques publiques et semblent une voie de développement à considérer, dans un contexte de crise du couple traditionnel État- marché. En particulier, l’auteur s’est attaché aux initiatives actives dans l’insertion par le travail de personnes défavorisées, dans un contexte de dualisation croissante du marché du travail (entre travailleurs fortement et faiblement qualifiés) et de persistance d’un noyau structurel de chômage important. Enfin, le souhait d’Andreia Lemaître est que ce travail contribue au débat public, sur la manière dont les politiques publiques soutiennent ces diverses initiatives non-lucratives de lutte contre l’exclusion sociale, un des grands défis sociaux de la région wallonne.

Mentions spéciales du prix de mémoire

Mélanie DE GROOTE, L’affaire de Louvain (1968) à partir de l’iconographie, Université catholique de Louvain, Faculté de Philosophie et Lettres, 2003-2004.

Ce mémoire se répartit en deux grandes sections. La première, théorique, traite de l’image, de la mémoire et de l’histoire : la question des images (création et réception) comme source pour l’histoire, celle de la mémoire et des questions qu’elle soulève dans un travail scientifique (mémoires collective, individuelle, officielle…) et enfin des méthodes d’analyse des images dans une visée historique. Avant de travailler sur une image précise, l’auteur se devait de mettre au point une méthode d’analyse scientifique et de s’interroger sur les questions épistémologiques relatives à l’image, à la mémoire, et à leur rapport à l’histoire en tant que discipline scientifique.
C’est dans cette perspective que, dans la deuxième section de ce travail, Mélanie De Groote a étudié la fresque monumentale de Claude Rahir1 , artiste wallon, et les problèmes linguistiques à Louvain dans les années soixante et septante, et ce comme application directe de la première partie, davantage théorique.

Céline JANSSENS, Étude d’un Projet d’Exportation : Introduction de CHIMAY FROMAGES en Espagne, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Sciences économiques, sociales et de gestion, 2003-2004.

Ce mémoire traite d’un projet d’exportation vers le marché espagnol d’une entreprise wallonne, Chimay Fromages. Il a été réalisé en collaboration avec l’AWEX, Agence Wallonne à l’exportation, dans le cadre du programme « mémorant ». Ce travail se veut être un outil d’aide à la décision pour l’entreprise. Il vise à décrire la structure du marché, à déterminer si l’exportation vers le territoire espagnol est une orientation séduisante pour Chimay Fromages et à soumettre une réflexion quant à la manière de l’aborder. L’objectif est de communiquer à la société l’attrait que revêt pour elle le marché espagnol ainsi que ses atouts et ses faiblesses pour ce marché. En conclusion, l’auteur fourni, en fonction de ses résultats, des propositions de stratégies de pénétration.

2003

Prix de mémoire

Romain DUVIVIER, L’apport des théories de la croissance endogène à l’explication des disparités régionales de croissance : le cas de la Wallonie et de la Flandre, Université catholique de Louvain, 2001-2002.

Quant au développement économique et sociale de la Wallonie, quelles peuvent être les raisons pouvant expliquer son retard relatif par rapport au Nord du pays ? Les travaux de l’historien Bairoch ont mis en évidence que la Wallonie était parmi les plus grandes puissances industrielles mondiales lors de l’indépendance de la Belgique. Aujourd’hui, elle est classée parmi les régions en retard économique et, de ce fait, bénéficie de soutiens européens…
L’étude cherche à mettre en évidence certains éléments propres à la région wallonne qui permettent d’expliquer son retard relatif par rapport à la Flandre. Dans un premier temps, elle s’intéresse aux théories de la croissance endogène qui conduisent  à isoler les facteurs généralement considérés comme « sources de croissance économique ». Partant de cet enseignement théorique, elle s’intéresse ensuite aux éléments sources de disparité entre le Nord et le Sud du pays pouvant expliquer le déclin relatif wallon.
Cette démarche permet de mettre en évidence un certain nombre de facteurs qui ont été défavorables au développement économique de la Wallonie et qui, par conséquent, permettent de comprendre la situation économique actuelle. En mettant en lumière les éléments qui pourraient contribuer au développement futur de la Wallonie, la réflexion ouvre également le débat sur les orientations que devraient prendre les décisions politiques en cette matière. Une telle réflexion semble essentielle à un moment ou la « volonté de mieux faire » semble bel est bien présente (« Contrat d’avenir pour la Wallonie ») et où le discours de certains hommes politiques du Nord du pays amène à penser que la Wallonie doit impérativement mieux faire : à l’avenir, en effet, elle pourrait n’avoir plus à ne compter que sur elle-même !

2002

Prix de mémoire

Karim BOUSBAA, L’informatisation communale, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix, Namur, 2000-2001 (Institut d’informatique).

Aboutissement d’une maîtrise en informatique aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur, l’étude porte sur l’informatisation des communes wallonnes. Elle à été menée en collaboration avec la Direction générale des pouvoirs locaux du Ministère de la Région wallonne (DGPL) et envisage deux orientations susceptibles d’aider la Région wallonne à mieux informatiser ses communes.
D’une part, elle comporte une approche théorique analysant les spécificités de l’administration communale, du point de vue de l’informatisation (en ce compris un questionnaire d’une trentaine de pages destiné aux communes wallonnes afin de sonder la situation actuelle). D’autre part, elle présente un produit logiciel complet et fonctionnel, consistant en un tableau de bord récapitulant les réponses données au questionnaire mentionné supra.
L’étude fut par la suite le point de départ d’une étude de plus grande envergure menée pour le compte de la Région wallonne par des consultants privés.

2001

Prix de thèse

Thomas COOMANS, L'abbaye de Villers en Brabant. Construction, configuration et signification d'une abbaye cistercienne gothique, Racine-Cîteaux (Université catholique de Louvain), décembre 2000.

Les ruines de l'abbaye de Villers sont un des hauts lieux culturels du Brabant wallon et de la région wallonne qui les a d'ailleurs inscrites sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie. En faire l'étude scientifique — en combinant les méthodes historique, archéologique, architecturale, iconologique et comparative — consistait à contribuer de manière décisive à sa connaissance scientifique, prémisse indispensable à une mise en valeur touristique future.
Le livre publié par les Éditions Racine parvient à combiner les impératifs de l'édition scientifique et de la reproduction d'une iconographie variée et largement inédite. En 624 pages, avec près d'un milliers d'illustrations (photos, plans, relevés, documents, etc.), l'abbaye de Villers devient beaucoup plus qu'un ensemble de belles ruines ; elles acquièrent leur dimension de pôle intellectuel et culturel au sein d'une région.

Mention d'encouragement pour sa thèse : 
Véronique DUCHENNE, Approche ethnographique des enjeux culturels du développement touristique de Treignes et de ses environs, Université catholique de Louvain, 2001.

Treignes, petit village de 650 habitants situé au sud de l'Entre-Sambre-et-Meuse, est soumis, depuis quelques années déjà, à une politique intensive de développement touristique dans l'optique de lutter contre les affres du déclin industriel et un taux de chômage particulièerement préoccupant. Les attractions touristiques qui fleurissent dans la commune exploitent tour à tour les ressources naturelles et culturelles considérées comme typiques de la région.
Ce travail prend pied à Treignes et ses alentours pour explorer une double problématique, inscrite dans le champ théorique et méthodologique de l'anthropologie de la communication.
D'une part, l'observation porte sur les modifications subies par l'espace rural sous l'effet de sa “ mise en tourisme ”. Il s'agit d'analyser les traits culturels qui sont mis en exergue (dans les musées, mais aussi, par exemple, dans les topoguides destinés aux promeneurs) et de problématiser le lien qu'ils entretiennent avec l'espace qu'ils cherchent à expliciter. Tourisme culturel et tourisme rural s'y conjuguent — effets de mode obligent —, et transforment l'espace rural en vaste support didactique et récréatif offert à la curiosité des visiteurs.
D'autre part, ce travail conçoit et expérimente un dispositif méthodologique permettant l'observation des touristes avant, pendant et après leur passage dans la région. Ces observations permettront de comprendre comment l'espace rural, tel que remanié pour correspondre à sa nouvelle vocation touristique, est perçu et pratiqué par les touristes de passage. Au vu de la faisabilité de ce type de démarche, les prospections se concentrent sur une catégorie particulière de touristes, relativement peu étudiée par la sociologie du tourisme : les excursionnistes. Choisis expressément pour leur proximité culturelle avec le lieu visité — il s'agit bien de touristes wallons parcourant la Wallonie —, ces visiteurs d'un jour s'approprient les lieux qui leurs sont proposés dans un but avoué de développement de leurs connaissances. L'observation montre toutefois, entre autres, que tant le contexte social de la visite (groupée) que la propension des attractions à se constituer en lieux de mémoire et de patrimoine, conduisent davantage les visiteurs à “ s'y reconnaître ” qu'à les “ connaître ” (M. Augé).

Prix de mémoire (2 lauréats)

Pierre FONTAINE, Jean Louvet, Lois sociologiques et spécificité littéraire, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, janvier 2001.

La personnalité et l'œuvre de Jean Louvet ont amené l'auteur à réfléchir sur plusieurs questions liées aux perspectives culturelles et politiques de la Wallonie. Comme personnalité intellectuelle, artistique et militante, Jean Louvet a contribué à investir la réflexion sur le fédéralisme, mais il a surtout pris appui sur la Wallonie pour inscrire son oeuvre littéraire dans un cadre de société qui faisait sens.
Cette étude remplit deux objectifs. D'une part démontrer la cohérence d'une réflexion sociologique à l'égard d'une œuvre littéraire; d'autre part enquêter sur le champ littéraire wallon et rendre compte de la diversité culturelle au sein de l'espace francophone. L'auteur soulève et répond à deux questions : Comment l'activité culturelle contribue-t-elle à la réflexivité sur la société ? ; Comment l'organisation du sens et la lutte pour le monopole de celui-ci déterminent-ils les représentations et les rapports sociaux ? En définitive, ce sont les enjeux de la décentralisation culturelle et politique qui alimentent cette synthèse.

Laurent HENDSCHEL, Vers la substitution linguistique en wallonie ? Étude de quelques modèles de la substitution linguistique, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve,1999.

A-t-on suffisamment évalué l'impact sur la société wallonne du changement de langue qu'a connu notre pays au cours du XXe siècle ? Ce changement de langue est une réalité en train de se jouer sous nos yeux : dans les années 1930, environ 80 à 88 % de la population disaient s'exprimer préférentiellement en wallon. Aujourd'hui, les enquêtes s'accordent à dire que moins de 10 % des jeunes de moins de 30 ans s'affirment encore capables de s'exprimer en wallon.
L'impact culturel, socio-économique, psychologique, etc. de la convulsion linguistique qu'a connue notre pays demeure un terrain inexploré par le milieu scientifique wallon. Le présent travail lance à cet égard quelques pistes de réflexion, en s'inspirant des courants sociolinguistiques modernes. Parallèlement, il interroge ce silence de la linguistique wallonne sur l'inscription sociale de son objet et propose quelques amorces de réponse.
Le but avoué d'une telle étude est donc aussi de compléter une certaine tradition limitant l'étude du wallon à ses caractéristiques “ purement linguistiques ” (surtout dialectologiques et étymologiques) et à ses manifestations littéraires. D'emblée, l'auteur prend le parti de considérer les langues en présence en wallonie comme des ressources culturelles parmi d'autres, qui doivent être gérées en harmonie pour contribuer à l'épanouissement d'une société.

2000

Prix de mémoire

Anne ROEKENS, Le contentieux communautaire à travers la caricature politique belge (1971-1980), Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, septembre 1999.

Le contentieux communautaire à travers son expression dans la caricature politique belge publiée entre 1971 et 1980 nous éclaire et aiguise nos connaissances sur le mouvement wallon. L'auteur exploite 750 caricatures et pénètre au plus profond des mentalités d'une frange déterminée de la société belge des années septante, décennie qui voit la Belgique négocier un tournant décisif de son histoire. En effet, c'est à cette période que celle-ci se mue en état fédéral dans lequel différents milieux régionalistes s'expriment à travers le dessin de presse.
Ainsi, des imaginaires collectifs s'exposent dans une vision ultra-subjective de la réalité. La caricature politique belge de cette époque nous livre non seulement la perception des Wallons et des Flamands les uns des autres, mais aussi l'image que chacun a de lui-même.
Cet angle d'approche des mentalités d'une époque révolue participe à la compréhension d'une Wallonie en marche.

1999

Prix de mémoire

Stéphane HAZEE, Le financement des grandes infrastructures publiques de la Région wallonne. Les infrastructures de communication, Université de Liège, 1997.

Le travail s'attache, d'une part, à étudier les contraintes budgétaires dans lesquelles la Région wallonne doit inscrire les politiques qu'elle décide de mettre en œuvre; il fournit, d'autre part, un examen approfondi des systèmes alternatifs de financement qu'elle a développés dans le secteur des infrastructures de communication pour tenter de dégager une marge de financement apte à répondre aux besoins qu'elle estime devoir prendre en compte à ce niveau.
D'un côté, il convient ici d'observer qu'une gestion qui veille à assurer la pérennité, à terme, de finances publiques saines, apparaît aujourd'hui comme une condition essentielle à la viabilité de l'institution régionale elle-même, et donc, plus largement, à une mise en oeuvre continue des politiques décidées et d'un développement durable pour la Wallonie et ses habitants. La maîtrise pleine et entière des dispositifs de financement extra-budgétaires — lesquels constituent l'objet principal de l'étude— se révèle à cet égard, tout à fait déterminante.
D'un autre côté, le champ choisi pour analyser plus systématiquement l'objet de ce travail, le secteur des infrastructures des communications (réseau routier et autoroutier, voies hydrauliques et aéroports), s'avèrent également constituer un aspect important dans le développement de la Wallonie.

1998

Prix de mémoire (2 lauréats)

Muriel DEJEMEPPE, Le taux de sortie du chômage en Wallonie: une étude empirique sur la dépendance à la durée, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 1996-1997.

Le travail contribue à approfondissement du diagnostic des causes du chômage structurel en Wallonie. Il démontre en effet que l'enlisement des chômeurs de longue durée en Région Wallonne n'est pas la simple conséquence d'une période prolongée d'inoccupation entrainant, notamment, une démotivation et une détérioration des qualifications. Au contraire, il résulte principalement des caractéristiques individuelles des chômeurs, peu valorisées ou demandées sur le marché du travail et ce, déjà au moment de leur entrée dans le chômage. Cette analyse soutient ainsi l'explication du chômage structurel en termes d'inadéquation structurelle des qualifications entre l'offre et la demande de travail au détriment des personnes les moins qualifiées. D'autre part, ce mémoire insiste sur l'importance de poser un diagnostic des causes du chômage structurel avant d'évaluer l'efficacité des politiques en faveur de l'emploi. Le travail et ses développements ultérieurs, toujours en cours, ont ainsi permis de jeter un regard critique sur les mesures en faveur de l'emploi menées en Wallonie. Ils ont également permis de formuler une série de recommandations au niveau de la conception des politiques d'emploi.

Valérie ROUSSEAU, Femand Flausch, Université de Liège, Liège, 1998.

Fernand Flausch, artiste liégeois contemporain, est l'auteur d'une œuvre vaste et diversifiée, qui appartient au patrimoine culturel wallon. Outre une production mobilière, de style et de format divers, consacrée principalement aux thèmes de la ville, de la lumière et la bande dessinée, Flausch est également l'auteur de plusieurs réalisations monumentales décoratives et/ou publiques, disséminées un peu partout en Wallonie et à Bruxelles, et participant à l'intégration d'un art urbain au quotidien.
C'est en 1969 que Flausch effectue sa première commande officielle, sous forme d'un panneau émaillé illustrant la relation communautaire, destinée au bureau du ministre Freddy Terwagne. Plus tard, il exécute diverses fresques pour des bâtiments publics de Spa, Liège ou encore Bruxelles. Son œuvre la plus connue est sans aucun doute “ la mort de l'automobile ” prenant place dès 1980 dans le site du Musée en plein air du Sart-Tilman. Par la suite, on retient encore, parmi d'autres œuvres, la décoration du plafond de la galerie commerciale “ Opéra ” (1982), ainsi que les fresques de la galerie “ Belle Île ” (1995), toutes deux à Liège. L'artiste orne également la station de métro bruxelloise Ribeaucourt (1988) et le dôme de l'hôtel “ Syru” (1989). À Liège, l'artiste participe en 1993 à la rénovation de la façade du cinéma “ Churchill ”. Récemment, c'est le mobilier urbain de la nouvelle Place Saint-Lambert qui alimente surtout les projets de Flausch.

1997

Prix de thèse (2 lauréats)

Denise VAN DAM, Les représentations culturelles et politiques. Le cas des dirigeants en Flandre et en Wallonie, Université de Liège, Liège, 1995-1996.

L'étude porte sur les représentations des milieux dirigeants flamands et wallons. Étant entendu que l'imaginaire joue un rôle fondamental dans la construction de la réalité sociale, ici la Wallonie, l'enjeu est de cerner autant que possible le contenu des identités culturelles respectives et, dans une perspective comparative, d'en tirer les conclusions qui s'imposent du point de vue de l'identité wallonne.

Pierre VERJANS, Les matrices identificatoires à l'œuvre dans le Mouvement ouvrier chrétien à l'heure du déclin du cléricalisme (1968-1996). Les relais politiques des organisations ouvrières chrétiennes en Wallonie, 2 vol., Université de Liège, Liège, 1996-1997.

Le travail pose la question des relais politiques des organisations ouvrières chrétiennes en Wallonie durant la dernière génération. La méthode adoptée est celle de l'analyse structurale recourant à la construction de matrices identificatoires basées sur les oppositions mises à jour par Stein Rokkan et des articulations basées sur l'idée de priorité politique. Le terrain exploré est constitué par les attitudes politiques des principales organisations ouvrières chrétiennes depuis le distancement de 1968.

Prix de mémoire (2 lauréats)

Laurent HENIN, Le slalom belge. Étude du problème communautaire à travers la caricature politique (1961-1970), Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 1997.

Les années 1960 constituent un tournant décisif dans la marche de la Belgique vers le fédéralisme. C' est en effet durant ces dix années que le pays abandonne progressivement ses structures unitaires et s'engage résolument sur la voie de la communautarisation et de la régionalisation. C' est également à cette époque que les composantes culturelles, économiques et politiques de la nation se voient imposer un périlleux slalom entre les problèmes communautaires: querelle linguistique, affaire de Louvain, disparités économiques, réforme des institutions... autant de portes entre lesquelles Wallons, Flamands et Bruxellois, socialistes, sociaux-chrétiens, libéraux, Volksunie, F.D.F. et Rassemblement Wallon durent se faufiler. Étudier les caricatures politiques publiées à cette époque dans 't Pallieterke, Pourquoi Pas ? , Combat, Wallonie Libre et Forces Wallonnes, c'est comparer l'impact et la perception des faits dans l'imaginaire collectif du Nord, du Sud et de la capitale. C'est reconstruire un univers mental volontairement manichéen à partir de dessins profondément moralisateurs, réducteurs, effrontés et chargés de stéréotypes. C'est accéder à l' expression à haute voix de l' opinion de la majorité silencieuse. C'est opter pour une lisibilité immédiate et une puissance synthétique et imaginaire que l'écrit atteint difficilement. C'est choisir une source parfaitement légitime et extrêmement utile pour l'historien des mentalités.

Marie-Hélène HERNOULD, Fonds social européen : politique de besoin ou besoin de politique ? Analyse d'une expérience, Haute école Charleroi Europe. Institut Cardijn, Louvain-la-Neuve, 1997.

Depuis 1994, le Hainaut est éligible au titre de l'objectif 1 des Fonds structurels européens. Si la situation économique y est particulièrement dégradée, les problèmes qui s'y posent ne sont qu'une illustration particulièrement aiguë du déclin qui s'est amorcé en Wallonie dès l'après-guerre. L'objet du présent travail consiste à tenter de déterminer comment mettre en œuvre un développement démocratique intégrant toutes les dimensions de la réalité sociale.
La question sera traitée sous un angle particulier : celui du Fonds social européen dans le cadre d'une analyse des filières de réinsertion professionnelle mises en place en Hainaut Occidental. Cette approche qui peut sembler restreinte de prime abord face à la problématique du développement wallon, ne l'est qu'en apparence: le Fonds social européen se veut en effet, dans ses modalités concrètes d'application et d'octroi de subsides, garant et reflet (complément) des politiques menées par les autorités concernées, ici la Région Wallonne.
Ainsi derrière la question singulière du Fonds social européen et des filières mises en place, se cachent d'autres questions plus fondamentales du point de vue du développement wallon : comment les objectifs de développement économique sont-ils conciliés et conciliables avec les objectifs de politique sociale et/ou culturelle ? Quels rapports entretiennent ces facteurs ? Sont-ils suffisamment articulés pour garantir un développement participatif et durable ?

1996

Prix de mémoire

Nicolas GILSOUL, Jean Cosse. De l'enseignement à l'Œuvre, Institut supérieur d'architecture Saint-Luc, Bruxelles, 1995-1996.

Le travail traite de l'architecte Jean Cosse, de son rapport au lieu et au patrimoine construit et naturel. Homme de Wallonie — il est né à Hemptinne — Jean Cosse se définit lui-même comme un homme de la terre.
À travers son enseignement et ses œuvres, transparaît toujours le désir de faire une architecture du lieu, en continuité avec le passé mais qui exclut l'anecdote ou le pastiche. Il prône l'utilisation des ressources locales, ses matériaux, ses techniques et son savoir-faire, dialogue avec le climat et respecte le paysage, son relief, sa nature et son patrimoine. Ce respect implique la compréhension de ce patrimoine, lu comme manifestation de l'imaginaire culturel mais aussi comme un recueil d'expériences, de bon sens et de potentialités. Jean Cosse propose de s'intégrer tout en apportant du neuf en concevant une architecture d'aujourd'hui, novatrice autant que respectueuse des possibilités inscrites dans les matériaux et leur juste technique de mise en œuvre. Que ce soit à travers la maison Goethals à Ohain, l'école de Châtelet, le monastère de Clerlande à Ottignies ou l'église de Louvain-la-Neuve, Jean Cosse lègue aux générations futures, une architecture du présent et la mémoire de l'histoire dans ses acquis et ses questionnements.

1995

Prix de mémoire

Thibaut HOGGE, Patrie et enseignement : le récit du passé national dans les manuels d'histoire de Belgique destinés au.x écoles primaires (1830-1914), Mémoire de licence en histoire, Université catholique de Louvain, 2 vol., Louvain-la-Neuve, 1994.

La recherche se base sur l' étude de plusieurs manuels scolaires d' histoire nationale du siècle dernier, moyens d'accès privilégiés à l'étude de la réalité quotidienne de l'enseignement de cette époque. Par une analyse qualitative, quantitative et iconographique, il tente d'approcher les moyens mis en œuvre par ces livres d'école pour forger ou entretenir dans le creur des jeunes élèves, sous le couvert du récit du passé de la Belgique, un sentiment national belge. Dans cette perspective, il examine en particulier la façon dont les manuels ont procédé pour affirmer et légitimer une nation belge et susciter une admiration et un attachement à son égard. Souhaitant vérifier le bien-fondé des reproches que les ténors du mouvement wallon, tant au XIXe qu'au X Xe siècle, ont régulièrement adressés au contenu des cours d'histoire de Belgique, jugés trop silencieux sur le passé wallon, il constitue également une tentative d'appréhender les conséquences de l'orientation patriotique des manuels sur le récit du passé propre à la Wallonie. Ce travail souhaite ainsi introduire une réflexion plus large sur la nature de l'information que les jeunes Wallons du siècle dernier ont reçue du passé de leur région et sur la mémoire collective, qui de ce fait, a été créée. La persistance d'un enseignement patriotique jusque tard dans le XXe siècle, associée à la très lente évolution des mémoires collectives en général, autorise les conclusions majeures du travail à susciter une interrogation sur la perception actuelle des Wallons de leur propre histoire.

1994

Prix de thèse

Philippe RAXHON, La référence à la Révolution française de 1789 en Belgique (1830-1914). Le cas particulier de Liège, Thèse de doctorat en histoire, Université de Liège, Liège, 1992-1993.

L'objet de cette thèse de doctorat est l'étude des fondements et de l'amplification de la référence à la Révolution française en Belgique, et plus particulièrement sur le territoire de l'ancienne principauté de Liège, certes pour des raisons d'économie documentaire, mais surtout parce que Liège connut sa révolution originale en 1789, et lia son destin à celui de la France en 1793. Principauté ecclésiastique indépendante, Liège fut réunie à la République française, avant d'être intégrée dans les Pays- Bas puis dans la Belgique indépendante. L'ancienne capitale vécut la transition révolutionnaire de manière particulièrement active, puisque cette transition conduisit à une désarticulation de la principauté de Liège, et à une remise en question de l'identité liégeoise, à la source d'une pesanteur mémorielle, d'une nostalgie exacerbée que nourriront le romantisme et l'expression néo-gothique. Remarquons que l'étude déborde largement ce cadre géographique, lorsqu'une approche comparative s'impose, mais aussi parce que, dans l'ordre de l'histoire des mentalités, il faut tenir compte de réalités culturelles, sociales, religieuses ou politiques qui débordent les frontières choisies.
La constitution du corpus de sources a été déterminée par une large ouverture d'esprit sur la définition même de ce qu'il convient d'appeler les supports de la mémoire. Le document écrit et le document non écrit ont mobilisé toute l'attention de l'auteur, sans négliger aucune forme d'expression du souvenir. L'étude de la presse a permis une lecture, sur la longue durée, de la survie ou non de la référence révolutionnaire à travers une source de masse, et publique. Les Annales parlementaires, les livres, les brochures, les publications les plus diverses ont alimenté ce travail, ainsi que les archives de police pour le souvenir révolutionnaire dans le monde socialiste au XIXe siècle.
Mais cette dimension écrite du souvenir était insuffisante, et par l'approche du lieu de mémoire, par le regard posé sur la trace la plus modeste ou sur la tradition survivante, l'auteur a cherché à savoir comment s'articulaient les références révolutionnaires dans la mémoire collective. On pourrait voir dans les manifestations autres que littéraires du souvenir révolutionnaire un simple relais du discours historiographique ou politique. Il n'en est rien, car il y a une superposition de l'ensemble des supports qui donne sa configuration particulière à la mémoire révolutionnaire. Une quête des objets et des sites s'est donc imposée, dans les musées, mais aussi sur le terrain, dans les campagnes, les rues de Liège ou les cimetières.

Prix de mémoire

Didier HENROTTE, Analyse du chômage frictionnel/structurel et de la courbe de Beveridge. Application aux Régions Wallonne et Flamande, Mémoire de licence en économie, Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur, Namur, 1994.

En cette fin de vingtième siècle, les Régions wallonne et flamande, tout comme la plupart des pays de l'OCDE, font face à un taux de chômage élevé et persistant. De nombreux facteurs sont à l'origine de ce malaise. Pensons notamment à la faible croissance de la production, au manque de compétitivité à l'exportation, aux délocalisations, etc.
D'autres explications, de type micro-économique, sont également avancées par de nombreux chercheurs. Ces derniers mettent en avant les problèmes d'adéquation entre l'offre de main-d'oeuvre (la population active) et la demande de travail (les offres d'emplois). A travers ce mémoir, l'auteur a voulu analyser, pour les deux principales régions du pays, la relation entre le taux de chômage et le taux de vacances d'emploi (le nombre d'emplois vacants par rapport à la population active) en utilisant comme outil d'analyse la courbe de “Beveridge”.

1993

Prix de mémoire

Arnaud PIROTTE, L'apport des courants régionalistes et dialectaux au mouvement wallon naissant. Une enquête dans les publications d'action wallonne de 1890 à 1914, Mémoire de licence en histoire, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 1993.

L'historiographie présente habituellement le mouvement wallon comme un courant né en réaction aux premiers succès du mouvement flamand. Sans nier cet aspect, l’enquête menée ici à travers la presse d'action wallonne entre 1890 et 1914 et dans les actes des congrès wallons de l'époque, tente de mettre en lumière les sources et les valeurs plus positives du mouvement wallon. Ces sources positives ont été repérées notamment dans le puissant courant dialectal, dans I' engouement pour le folklore et le passé des peuples ou dans d'autres démarches de redécouverte d'un patrimoine wallon. Le travail montre l'éclosion d'une pensée régionaliste au milieu des ambiguïtés des combats de ce temps ; il analyse aussi les connivences existant avec les autres mouvements régionalistes européens, ainsi qu'avec divers courants artistiques et littéraires.

1991

Prix de thèse

André LETON, Contribution à l'étude des conflits communautaires en Belgique, Thèse de doctorat d'État en sciences politiques, Université de Paris II, Paris, 1989.

Au sein de l'État belge, la Wallonie a été de plus en plus confrontée à des conflits d'intérêt qui ont généré dans la vie politique belge une multitude de conflits communautaires. Comme ces conflits ont évolué au cours du temps, il était intéressant de mettre à jour les analyses qui avaient pu être faites sur des sujets spécifiques et de tenter une analyse globale de ces conflits permettant d'expliquer les événements politiques les plus récents en les resituant dans leur environnement et dans leur perspective historique. Cette démarche conduit donc à la mise au point d'une grille de lecture qui permette une bonne compréhension des conflits dans lesquels la Wallonie est engagée.
Ce travail paraît d'autant plus utile que les politologues qui publient des essais d'explication générale des problèmes communautaires belges sont essentiellement flamands, les chercheurs francophones choisissant d'autres priorité de recherches. Ainsi, les diverses évolutions de la théorie de la “ consociational democ-racy ”, ou “ démocratie de concordance ”, point de passage traditionnel pour les tentatives d'analyse globale de la vie politique belge sont devenues familières en Flandre, alors que les chercheurs wallons n'en parlent presque pas. Le fait ne serait pas dérangeant si le sérieux scientifique l'emportait toujours sur les passions. Malheureusement, la frontière entre la science politique et la politique est souvent franchie, même par des personnalités scientifiques de renom. Cette confusion des genres est regrettable car, outre qu'elle n'enrichit pas la science politique, elle amène les milieux scientifiques étrangers à accorder du crédit à des thèses plus dignes de propagandistes du Davidsfonds que de chercheurs soucieux d'analyse rigoureuse de la réalité. Il était donc légitime de chercher à reprendre les apports incontestables de la théorie de la “ consociational democracy ”, mais en évitant cette fois les analyses partisanes.
Après une première partie historique où l'auteur s'est notamment attaché à combler les lacunes des analyses anglo-saxonnes actuelles (sur l'attitude du mouvement flamand pendant la guerre, par exemple. . .), une seconde partie fait le point sur l'aggravation des conflits après les réformes constitutionnelles d'août 1980, à travers l'analyse d'une série de dossiers: sidérurgie, infrastructures portuaires, charbonnages, commandes militaires, télécommunications, politique énergétique, train à grande vitesse, emplois publics, etc.

Prix de mémoire

Florence LORIAUX, Jean Caeluwaert (1846-1918). De la fosse à l'hémicycle, Mémoire de licence en histoire, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 1991.

Le 30 septembre 1984, le Roton, dernier charbonnage wallon, fermait ses portes. 150 années plus tôt, une activité charbonnière intense, qui atteignit son apogée dans la seconde moitié du XIXe siècle, marqua profondément la terre wallonne, au point de dénaturer l’aspect physique de ces régions, en couvrant ses paysages autrefois champêtres de nombreux terrils. Derrière cet aspect économique, se cache une réalité humaine : le “ continent noir ”, s’il apportait la richesse et la prospérité a certains, créait cependant la misère, la maladie et la mort pour de nombreux autres. Les conditions de travail étaient pénibles et les conditions de vie l'étaient tout autant.
Cette vie a été celle d'une grande majorité de mineurs, qui représentent d'ailleurs le groupe le plus important du prolétariat wallon (45.000 en 1844, ils sont 116.000 en 1896 et 140.000 en 1910, parmi lesquels les 2/ 3 sont occupés dans le Hainaut. Des hommes ont lutté au nom de la classe ouvrière afin d'obtenir une existence plus décente et la reconnaissance de leurs droits politiques. Parmi eux, l'étude s'est attachée à retracer la vie et les luttes d’un ouvrier mineur, leader syndicaliste wallon, Jean Caeluwaert (1846-1918), qui fut le propagandiste en Wallonie d'un mouvement syndical tout à fait particulier et d’origine américaine : les “ Chevaliers du travail ”, surtout répandus dans la région de Charleroi.

1989

Prix de mémoire (2 lauréats)

Roland GAUVRY, À propos de Anciaux, Beaucarne, Cabay… ou l’A.B.C. d'une Wallonie chantée, Mémoire de licence en philologie romane, Université de Liège, Liège, 1989.

Les musiciens, et avec eux les chanteurs, possèdent cette faculté de pouvoir devenir rapidement de puissants ambassadeurs culturels de régions ou de réalités méconnues, inconnues ou tues. En Wallonie, malgré la pénétration de la chanson anglophone dans les médias, un Julos Beaucarne a réussi, sans renier sa “ régionalité ”, à faire entendre sa poésie et sa musique. Après lui et autour de lui, de nombreux créateurs wallons, sensibles à une semblable recherche de qualité artistique, ont tenté de se faire entendre et de faire mieux entendre leur région, la Wallonie. Parmi ceux -ci, Philippe Anciaux et Guy Cabay, avec des techniques et des thématiques dont les différences constituent et confortent l'exemplarité de leurs démarches, fournissent une illustration à la fois de la richesse du patrimoine culturel de notre région (diversité de ses identités, force de son caractère et vitalité de sa créativité) et de la relative pauvreté du succès qui sanctionne finalement une telle production.
L'étude vise autant à informer de l'existence de d'artistes en Wallonie, aux reuvres de qualité, aussi originales qu'attractives, qu'à sensibiliser, au-delà de tout cloisonnement des publics, à un ensemble de réalités, linguistiques et culturelles, mais aussi historiques, sociales et politiques, dont trop ignorent encore qu'elles déterminent à la fois la spécificité wallonne, l'identité des Wallons et la réalité de la Wallonie de demain.

Arnaud GAVROY, Pensée et itinéraire politiques de François Bovesse. 1890-1937, Mémoire de licence en histoire, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, 1989.

Politiquement, la Wallonie s'impose aujourd'hui comme une réalité irréversible. La région wallonne a des institutions, un gouvernement, un budget et une capitale. Mais qu'en est-il du sentiment wallon, ou plus précisément, du sentiment et de la volonté de partager un même passé et de participer à un même devenir ? À l'image de l'Europe, l'institution wallonne ne risque-t-elle pas de se situer comme une superstructure au-dessus de la masse ? Il appartient aux historiens - et c'est dans cette perspective que ce travail se situe -d'effectuer un travail de réappropriation du passé, garant d'une nouvelle dynamique.